Souvenirs de l' Unposter Page 10
Les caravanes
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Moi et les brebis, derrière la caravane de tonton Jeannot |
L’énorme caravane était tirée avec une Citroën GSA ! C’était le grand luxe à l’intérieur. Il y avait plusieurs chambres, une douche et des toilettes.
Croyez moi, pour cette époque, l’affaire était impressionnante !
Devants les problèmes, mes oncles ont dû combler l’ornières, pour ensuite venir aplanir, rendant l’accès plus facile.
Un « portail » constitué de bois fût aussitôt construit. Il fallait fermer les lieux ! Deux vantaux très larges furent posés.
« L’affaire était dans le sac ».
Tout ce petit monde, prenait place. Les uns derrière les autres, tantôt vers, où sous les cerisiers. Chacun était libre de s’installer comme cela lui plaisait.
Les caravanes restaient dans le pré de Virigneux tous les hivers, en attendant les étés suivants.
On va à la mer
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Moi et ma mère à la mer |
Les grandes vacances approchaient. Dès le mois de juillet avec mes oncles et tantes, comment pourrais-je vous faire sentir, vous faire entrevoir l’essence même de tous ces moments extraordinaires !
Mes parents, Paul, Jeannot, Michel et tout les enfants, je veux dire, mes cousins, cousines partions le mois complet de juillet. Parfois, quelques amis de la famille venaient s’ajouter à cette bande de joyeux lurons. Je pense notamment à Maurice, Gégène et la famille Guillot etc.
Tout ce beau monde était eux aussi en caravane. Je vous laisse imaginer le cortège, l’intendance et les imprévus qui étaient très nombreux !
Les grandes vacances
Nous allions tous à la mer ! Tout était soigneusement organisé. Des réunions étaient planifiées, afin de définir ensemble les itinéraires, les arrêts …
Direction « les cabanes fleuries » où tous ensembles s’installèrent, à la façon des gitans en rond et tout cela de manière sauvage.
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Mes cousines et cousins aux cabanes fleuries |
Le vrai camping sauvage, comme il était possible de le faire dans les années 1975 – 1985. Rien n’était laissé au hasard, les toilettes, les hauts vents, etc.
Mon oncle Jeannot avait même une pelle US pour creuser une fosse afin d’accéder dessous sa voiture, pour réparer sa Panhard Dyna.
Je ne sais plus si cela est le fruit de mon imagination, mais il me semble bien que dans les outils faisant partie du voyage, une faux.
Oui, une faux ! Celle-ci était destinée à couper les hautes herbes pour pouvoir installer les caravanes ; et par la même occasion, éliminer les millions, milliards de moustiques qui pullulaient, nous courant et dévoraient tout le corps.
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Les "manouches" sont installés |
À cette époque, il n’était pas rare de voir des avions passés épandre de l’insecticide. Ils apparaissent au loin.
Je revois « le babas » crier, donnant l’alerte et nous nous prenions tous, les pieds dans les cordages des toiles tendues ; lorsque les avions passaient pour répandre des produits, pour éradiquer ces fameuses bestioles qui nous dévoraient littéralement tout le corps !
Il disait :
- « Planquez-vous, ils arrivent ! »
Après les nombreux passages de ses avions, les affreuses bestioles nous laissaient enfin tranquille. Il faut bien avouer que nous les avions dérangés de leur habitat.
Nous étions les premiers « squatteur » de France !
Les caravanes étaient toutes bien installées, les hauts vents tendus, les housses de BSN faisaient office de carpettes facilitant le nettoyage.
Mon papa et mes oncles Paul et Jeannot avaient creusé le trou. Creuser très profondément, pour y faire les toilettes de cette bande de joyeux lurons. Le tout bien protégé par une toile, qui devait être les restes d’une toile de tente !
Le temps était venu de préparer l’apéritif. À tour de rôle, les invitations n’étaient pas nécessaires, chacun prenait place chez les uns et les autres.
Chacune des familles s’occupait de ses propres repas. Chacun mangeait chez soi. Mais après, le temps de faire la vaisselle approchait !
C’était un excellent prétexte pour faire de gigantesque bataille d’eau.
J’ai encore des souvenirs d’enfant qui resurgissent. Nous nous courrions après avec des bassines remplies. Si l’occasion se présentait, nous prenions par surprise une tante ou bien encore un oncle pour lui verser la bassine entière sur la tête.
L’eau était une denrée rare, il fallait que les hommes aillent au point d’eau le plus proche pour remplir les nombreux jerricans.
Oui, il en fallait beaucoup, pour nos toilettes, pour la vaisselle et nos batailles, et bien sûr, pour les apéros !
Un marchand de glace passait tout près de notre camp de base. Il ne s’agissait pas de glace à la vanille ou tout autres parfums ! Non, ce marchand ambulant vendait des « pains de glace » carrés. Mes oncles s’empressaient de les mettre dans les glacières pour éviter qu’elle ne fonde trop rapidement. Cette dernière était tellement précieuse, qu’il était parfois nécessaire d’aller directement chez le marchand pour en acheter.
Tous les matins, mes oncles partaient pour aller faire les courses. C’est pour moi de merveilleux souvenirs.
J’y revois mes oncles, Paul Jeannot Michel et les amis qui étaient tous de la même sortie. Les courses, nous achetions des melons, fruits, salades, tous ce qui fallait pour nous nourrir.
Une fois cela fait, nous allions tous au bistrot pour nous rafraîchir. Je me revois au milieu, assis avec les hommes de cette tribu.
Souvent, je buvais une grenadine et parfois mon papa m’offrait une glace à l’italienne. Avant de partir, il ne fallait pas oublier de faire le tiercé !
Oui, le tiercé ! Un rites, un rituel bien rôdé. Ma tante Simone en était la Déesse !
Les adeptes était bien sûr, très bien conseillés. C’était mon oncle Paul qui était chargé de la validation des tickets.
Lors des courses hippiques, ma tante Simone se tenait toujours à proximité de son petit poste de radio. Elle scrutait avec impatience les résultats des différentes courses du jour. Puis, un jour, la chance souri à nos parieurs.
Le Dieu des parieurs, en voyant nos « va nu pieds » avait décidé de faire un geste.
La somme gagné, était bien suffisante pour permettre, le financement des vacances de nos manouches !
Je revois mes parents et oncles, tantes et les amis remercier les Dieux. Tous, était réuni autour d’une petite table de camping.
L’argent, les billets de banque jetés en l’air, comme l’auraient fait des millionnaires.
Les après-midis, il était temps pour nous d’aller à la mer !
Pour nous y rendre, il fallait parcourir un long parcours, je pense qu’il devait y avoir quelques kilomètres. Je revois tout ce petit monde se préparer. Chacun portait des affaires. L’organisation était bien pensée, les bateaux gonflables faisaient office de récipients. Les nattes de plage et autres seaux et pelles y avaient leurs places.
Nous voilà partis ! Tous en file indienne les uns derrière les autres ! Il fallait faire très attention aux voitures qui déboulaient derrière nous. Nos parents n’arrêtaient pas de nos le rappeler.
« Attention ! Une voiture arrive ! »
Nous arrivions bientôt ! Mais nous les petits, on en avait marre, on disait que c’était dur. Alors des fois, l’un d’entre nous prenait place dans un des bateaux au milieu des nattes.
Nous arrivions à la plage, enfin, nos parents disaient :
« Regardez, on voit la mer, on est arrivé ! »
Il était vrai que l’on arrivait, nous avions longé le cours d’eau, dépassé des milliers de ceps de vignes. Le village des cabanes fleuries et son port.
Quelques fois, aux cabanes fleuries, les villageois remontaient des poissons de l’Aude.
En effet, vers ce qui me semblait être la Capitainerie, un petit cabanon était là. Juste à côté de ce dernier, des pêcheurs avaient dressé un large filet. Le filet était installé de part et autre de l’Aude.
Alors, un pêcheur prenait place, à plat ventre dans une barque en bois.
Une fois arrivé au milieu du filet, ses compagnons relevaient le filet, le monsieur qui était installé dans la barque se déplaçait en s’agrippant dans les mailles du filet. Il avait à porté de main, une épuisette et un seau pour y mettre les poissons.
Vous me diriez, mais comment avaient-ils remonté le filet ?
À l’aide de roues de bois dans laquelle étaient mis des pieux également en bois.
« Imaginez, un peu comme un volant de bateaux, de fabrication plus solide.»
Ils étaient deux pêcheurs pour effectuer cette opération. Installé sur la même rive de l’Aude, en même temps, ils tournaient leurs roues de bois, se faisant, le filet accroché, remontait lentement.
Sommaire
- La maison du bonheur...
- Les jeux de cartes
- Capitale mondiale du chapeau
- La rue vieille
- Virigneux village de mon enfance
- Des champignons et les escargots
- La maison familiale de Virigneux
- Un jardin merveilleux et son pré
- Les caravanes
- La mer et ses activités
- Les mois de juillet à Virigneux
- Les cabanes
- Le soir venu, les histoires de Mamie Chazelles
- Le "Brozou" ?
- La casquette de Papi Louis
- Sur la route de Saint Martin Lestra
- Les grenouilles
- Les "belines"
- Dire aurevoirs aux brebis
- Le Méchoui
- Papi Louis nous aime
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