Souvenirs de l' Unposter Page 7

 Souvenirs d’enfance

Des champignons et les escargots 

Crédit photo : R.Venet. Unposter
Clocher de l'église de Virigneux (Loire, France)

C’est alors, comme par magie, que tous ses champignons poussaient à une vitesse vertigineuse. Nous allions, mes cousins et moi, parcourir les prairies fraîches et humides à la cueillette de ses magnifiques présents. 
Nous étions tellement heureux et fiers de pouvoir rapporter nos trouvailles que mon papa et mes oncles nous disaient.

- « Ils y en a trop, arrêtez ! »

Il faut bien avouer qu’après ces abondantes cueillettes, il fallait que mamie, mes oncles et tantes s’affairent à trier ses champignons fraîchement cueillis. Tout ce beau monde était là, réuni autour de la longue table recouverte de papiers journaux et s’activait à nettoyer toutes les variétés de champignons.
Crédit photo : R.Venet. Unposter

L’ennui n’existait pas ! Lors de ces cueillettes, mes oncles s’apercevaient très vite qu’ils y avaient beaucoup, vraiment beaucoup d’escargots ! Il faut bien vous avouer que mes oncles, la famille était très gourmande. 

Qui ne l’est pas !

Il ne fît pas longtemps, pour que tous ensemble, armés de bâton, et autres K-way, de vêtements de pluie, nous partîmes ramasser ces gastéropodes. Nous les appelions « les petits gris et les gros blancs ».
Comment vous dire, les cueillettes étaient abondantes voir gargantuesque. 
Crédit photo : R.Venet. Unposter

Des milliers d’escargots prenaient la direction de la buanderie de la maison familiale de mamie Chazelles. Ils étaient là, en train de jeûner !

Comment me diriez-vous ?

Durant quelques jours de « chasse » à l’escargot, nous avions une grande et vieille cage à oiseau qui était remisée sous l’appentis, cachée derrière des vieilles, très vieilles affaires. Mes oncles avaient donc recyclé la vieille cage à oiseau en cage à escargots.

C’est ainsi que les gastéropodes jeûnaient enfermés dans leur nouvel enclos !

Mes oncles et plus particulièrement mon oncle André, sous les conseils de ma grand-mère, avait appris à les préparer pour qu’ils puissent être cuisinés. Mais je me souviens que mon oncle Dédé avait également réussi à obtenir des conseils d’un fameux cuisinier, qui les préparait à merveille.

Bien sûr la préparation ne s’arrêtait pas uniquement aux jeûnes. Il fallait aussi faire dégorger, faire baver ces escargots.

- « Mais Chut-e, je garde cette recette dans mon cœur. »

Un énorme travail commençait alors. Presque tout le monde participait à cette fastidieuse corvée. Du persil était cueilli dans le jardin, le beurre ramollit, pommade et l’ail parfaitement mélangé constituait la base de la recette.

Imaginez un instant, remplir des milliers de coquilles d’escargots préalablement nettoyer, pour être rempli avec la farce. Un travail énorme qui se faisait dans une ambiance formidable.

« Ma maman me disait souvent qu’ils restaient très tard la nuit pour garnir les coquilles d’escargots de farce. »

Les milliers d’escargots prenaient ensuite la direction au fourneau pour y cuire rapidement.
La table était immense, des tables étaient rajoutées, tant il y avait du monde pour venir déguster les fameux escargots de Virigneux.
Rien ne manquait sur la table dressé, même l’assiette du pauvre n’était oublié.

Cela faisait partie des moments les plus extraordinaires de cette vie d’autrefois.
La maison de « campagne » de Virigneux était parfaite pour cela. Il n’y avait pas grand-chose, et pourtant rien ne manquait. Dans la buanderie, les anciens habitants avaient tout prévu. Un lavoir en pierre immense était là, comme si ce dernier n’avait jamais vu d’escargots être lavés et rincés !

- « Nos anciens eux savaient … ils avaient le savoir-faire. »

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