Souvenirs de l' Unposter Page 9

 Un jardin merveilleux et son pré

Crédit photo : R.Venet. Unposter
Le pré de la maison familiale de Virigneux 

Le jardin extraordinaire 

Comme vous pouvez vous en douter, cette maison avait également un jardin. Un magnifique jardin ! Pour y accéder, il fallait franchir, dans le prolongement de la buanderie, la plus vieille construction de la maison.

Comme le disait mon grand-père :

- « Va voir sous l’appentis ! »

Sous ce vieil appentis, une porte très ancienne et lourde. Il fallait également en avoir la clé pour pouvoir l’ouvrir. La clé était soigneusement rangée sur le confiturier, juste en rentrant à gauche de la buanderie.

Notre grand-père y rangeait aussi quelques outils, qui nous étaient bien utiles à moi et mes cousins !

Notre mamie nous disait toujours de faire attention au puits.

- « N’allez pas sous l’escalier, vous allez tomber dans le puits. »

Sous cet appentis montait un escalier qui menait à ce qui était autrefois la grange. Un puits était juste au-dessous de cet escalier. Il était simplement fermé avec une planche de bois.

Nous avons à présent franchi la porte qui mène dans le merveilleux jardin. La terre était généreuse, fertile et offrait de magnifiques légumes.

Un mur en pisé clôturait partiellement l’ensemble. Il était si vieux que le pisé s’effaçait lentement avec les années. Contre le mur, quelques poiriers donnaient à la fin août, des fruits goûteux et juteux à souhait.

Mais nous n’étions pas les seuls à nous régaler ! Quelques rats fruitiers avaient bien repéré et senti la nourriture dont ils étaient friands. Ces rats n'étaient pas tout à fait comme les autres, ils avaient une robe colorée qui les rendait presque agréables à regarder.

Cependant, mon grand-père leur menait la vie dure ! Il n’avait pas de pitié pour ses nuisibles qui venaient lui grignoter ses poires.

Au milieu, un petit et étroit chemin, desservait le jardin. Au milieu, se dressait un arbre, le préféré de ma grand-mère. Un petit et fragile cognassier. Le pauvre, son tronc était complètement tordu, courbé par le temps. Ces branches étaient toutefois charnues et solides d’apparence. Petit enfant, je me revois essayé d’escalader son tronc tortueux. Il était certes tout tordu, mais il était à mes yeux le plus beaux !

Pour finir, afin de vous brosser le tableau, au fond du jardin, une petite cabane en bois.
Cette cabane tournait le dos de l’entrée du jardin. Pour y entrer, il nous fallait emprunter un petit chemin. Cette cabane était joliment fleuries. Des belles de jour, et autres pois de senteur habillaient l’un des côtés des murs. Tout aussi proche, des cassissiers et quelques groseilliers maquereau égayait l’ensemble.
" Malheureusement, je ne dispose pas de photographies pour illustrer mon récit."

Une porte venait finir de construire l’ensemble, cette dernière était très étroite. Sur l’intérieur de la porte, ma grand-mère y dessinait des choses bizarres. Elle s’amusait avec les nœuds que formaient les planches en bois. Elle imaginait, voyait des formes qui lui rappelait des têtes de hibou !

- Ma grand-mère, une vraie artiste.

Cette cabane au fond du jardin était les toilettes de la maison !

De temps en temps, une personne, je ne saurais vous dire qui, peut-être mon grand-père ou Dédé, Jeannot se chargeait de retirer les excréments de la famille pour les disséminer dans le jardin. Le secret pour avoir de beaux légumes !

Dans ce même jardin, je me revois petit garçon accompagné de mon oncle Jeannot. Oui, j’étais bien avec lui, je m’en souviens très bien ! Nous étions tous les deux, lui, tenant une pelle à la main. Jeannot était en train de creuser un trou dans le jardin pour y mettre des saucissons !

- « Qu’es que c’est cette histoire ? »

Mon tonton me montrait tout simplement comment faire mieux mûrir et conserver, mettre un petit peu plus d’humidité aux saucissons. Il avait au préalable pris le soin de les envelopper dans du papier journal. Et tous étaient enterrés. Il ne fallait pas les laisser trop longtemps. 

"Rappelez-vous, les petits rats fruitiers !"

 Le pré de la maison familiale de Virigneux 

Dans le prolongement du jardin et de la cour, ma grand-mère disposait d’un grand pré. Il était tout en longueur. Des arbres fruitiers y avaient élu domicile, des cerisiers, des pruniers et tout au fond, deux vieux noyers.

Crédit photo : R.Venet. Unposter
Mon grand-père Jean-Louis VENET et ma maman dans le pré de Virigneux 


À gauche, bien calé dans l’angle du mur en pisé, un puits en pierres de la région et son toit de vieilles tuiles, le tout décoré de buis qui lui était peut-être encore plus vieux que ce dernier. Le tout décoré de vieux noyers. En s’approchant de plus près, au travers des petites planches qui formaient sa porte ; on pouvait distinguer une chaîne enroulée autour d’un axe en bois et son seau accroché d’un autre âge.
Crédit photo : R.Venet. Unposter
Dans le coin supérieur gauche le puits 

De temps à autre, il était venu de ramasser les noix que les vieux noyers avaient produits. Mes oncles, ainsi que mon papa étaient armés de grandes gaulles, pour faire tomber les noix qui étaient encore bien accrochées à leurs branches. Nous les enfants accompagnés de nos mères, on s’affairait de les ramasser pour les mettre dans des paniers d’osier.

La cueillette était souvent très bonne, les noyers étaient généreux. Nos mains d’enfant étaient toutes tachées d’un brin presque noir.

À la fin du mois d’août, mes parents et mes oncles y garaient les caravanes. L’ouverture du pré se trouvait dans l’angle, sous le noyer au fond du pré. Une simple ouverture constituée de piquets et de fils de barbelés.
Lorsque le cortège de caravanes arrivait, l’un de mes oncles était obligé de fermer la route qui descendait sur Maringes.

Oui, l’amplitude était grande, mais pas suffisante pour des manœuvres aisées. C’est ainsi, qu’une à une, les voitures attelés de caravane se faufilait délicatement. En prenant garde, de ne pas accroché les bases des ouvertures.

Très vite, mes oncles comprirent, qu’il était plus que temps de construire un autre passage.

Donc, la décision fût prise de condamné l’entrée existante ; pour la déplacer quelques mètres en amont, plus au milieu du pré de mamie et de papi.

Des problèmes de construction se posaient. J’imagine très bien, mon papa et mes oncles faire des plans, examiner pour remédier aux différents écueils.
Il fallut dans un premier temps, que les fils de mes grands-parents comblent le fossé qui séparait le pré de la route. Le fossé était très profond, une aubaine en y réfléchissant aujourd’hui.

Oui, cela facilitait la mise en place d’un caniveau en béton, il n’était donc pas nécessaire de creuser pour y placer cet immense tuyau.

En effet, il fallait absolument, lors des fortes pluie, que l’eau puissent s’évacuer. Les fossés sont de cet utilité, et encore aujourd’hui. Il n’était nullement question de bloquer l’évacuation des eaux pluviales.
L’affaire était ainsi faite.

Cependant, il ne fallu pas trop longtemps, pour que mes oncles s’aperçoivent, qu’il y avait un truc qui n’allait pas.
Le pré était en légère pente. Un petit, une espèce d’ornière formait un obstacle difficilement franchissable pour les attelages.
Crédit photo : R.Venet. Unposter
Mon frère et moi 


Les voitures avaient de la peine pour accéder sans encombre au emplacement. De plus, l’herbe n’arrangeait pas les manœuvres.

Très souvent, à l’endroit fatidique, les roues avant patinaient.
Cela était particulièrement vrai, pour l’attelage de mon oncle Jeannot, qui avait fait l’acquisition d’une énorme caravane, d’au moins sept mètres de long.

On aurait dit, le chef des Manouches « Patraque ».

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