Souvenirs de l' Unposter Page 8

 Souvenirs d’enfance

La maison familiale de Virigneux 

Crédit photo : R.Venet. Unposter
Mes parents devant La maison familiale de Virigneux. 

La maison familiale de Virigneux. Une magnifique bâtisse à mes yeux. Elle se situait en bas du village.
Non loin de là, la Croix de mission. L’arrêt de car s’y trouvait. Il suffisait de traverser la route pour s’y rendre. Un petit espace de verdure avec en son sein de vieux platanes et un massif de fleurs.

Les jours de fortes chaleurs, mon grand-père adorait s’y retrouver assis sur le fondement de la Croix. Il y passait de grands moments à l’ombre des arbres.
Je me souviens, il fumait tranquillement un petit cigare sans rien dire. Juste là contemplant et observant le village et ses habitants. Dans son champ de vision, la bascule. Elle servait autrefois à la pesée des chars et autres denrées que les paysans récoltaient.

Quelques fois, ma grand-mère venait le rejoindre, assis tous les deux côte à côte, la photographie était superbe.

Non loin de là, la bascule qui se trouvait au milieu du carrefour, une petite épicerie et un bar. Mon grand-père s’y rendait très souvent. Il aimait y rejoindre les anciens du village pour boire des verres de rouge. Souvent, il ne rentrait pas très sobre. Ma grand-mère lui chantait alors une petite sérénade !

Revenons à l’abri de la maison de Virigneux. Juste avant de traverser la route, arrêtons-nous un petit instant.
Regardons ensemble la façade. Une partie des murs étaient crépi, la partie que l’on pouvait apparenter à l’ancienne grange quant à elle était à nue, le pisé était visible comme les fermes des alentours.
Crédit photo : R.Venet.  Unposter
La maison familiale de Virigneux 

Les volets étaient peints d’une couleur verte et semblaient tenir par magie. La porte d’entrée était constituée de deux vantaux pour faciliter l’entrée des clients autrefois de passage. Pour fermer à clé, il fallait en connaître les secrets !

- « Oui, cette maison, dans les années 1800 – 1930 était une petite épicerie du village. »

Au rez-de-chaussée, une immense pièce à vivre. Lorsque l’on se tenait devant l’entrée, on pouvait apercevoir sur le fond de la pièce principale, le fourneau à bois et le vieil évier. Sur la droite du fourneau, un placard dans le mur avec de magnifiques portes en bois que mon grand aïeul avait très certainement fabriqué. Elles étaient immenses, je ne serai pas vous dire de quelle essence de bois ; mais, on aurait bien dit du noyer.

Il n’était pas rare qu’à l’époque, même en plein mois de juillet ou d’août, la famille réunie faisait une flambée dans le poêle pour nous réchauffer.

En effet, certaines semaines étaient fraîches, il nous fallait retirer l’humidité. Ma grand-mère trouvait alors quelques brindilles de buis qu’elle mettait dans le foyer. Il s’en suivait alors des crépitements, on aurait dit comme des petites explosions, des pétards du 14 juillet !

Cela est tout de même surprenant, mamie en avait peur !

Le conduit de la cheminée était tellement humide et très certainement encrassé que lors des premières flambées, il y avait de la fumée dans toute la maison. Mon grand-père « bougonnais » !

Mamie nous racontait aussi pleins d’années doctes, notamment comment mon oncle Michel, gourmand ; c’était brûlé la langue avec du caramel. Il n’avait pas eu la patience d’attendre que le caramel refroidisse pour y tremper son doigt. Ce brûlant le doigt, il le porta précipitamment dans sa bouche et se faisant, se brûla la langue !

De vieux meubles se tenaient de parts et autres de la pièce principale. En son milieu, bien calé contre le mur, un escalier permettait d’accéder à l’étage où se trouvaient les chambres.
Crédit photo : R.Venet.  Unposter
Papi Louis Venet devant l'horloge de la maison familiale de Virigneux 

Juste de l’autre côté, juste en face de l’escalier qui menait aux chambres, une vieille horloge qui avec son balancier égrenait lentement les journées. Il n’oubliait jamais de sonner les heures ainsi que les demis ! Sans compter qu’il nous rappelait les heures sonnés une seconde fois !

Les chambres 

Les chambres étaient au nombre de trois. Toutes étaient en enfilade et étaient de taille immense. Elles pouvaient recevoir trois voir quatre lits. Les « padoc » comme les appelait les anciens en bon patois, pour certains, ils étaient d’époques.

Imaginez un instant un lit, qui du départ de sa confection, était prévu pour être installé dans un angle de mur. Pourquoi y mettre du bois noble, où bien encore, créer des moulures ou autres décorations ? La partie qui était contre les murs étaient tout simplement dénudée de toutes fioritures ! Et se faisant, cela évitait un coût inutile.

Avant de prendre possession des lieux pour les grandes vacances, il fallait un sérieux coup de ménage.

En effet, les araignées s’étaient réfugiées bien à l’abri. Les rideaux en étaient infestés. Les mouches n’étaient pas en restent, elles aussi avaient passé une partie des jours froids de l’hiver ; pour finir trépasser durant ces longues journées froides. Quelques souris de ci de là, avaient-elles aussi trouvé un refuge sécurisant laissant derrière elles des milliers de petites crottes.

Il fallait une bonne dose de courage et beaucoup de bras pour venir à bout de tout ce remue-ménage.

Aidée de mes tantes, de ma mère, ma grand-mère balayait, lavait du sol au plafond. Bien sûr toutes les toiles d’araignées étaient soigneusement retirées.

- Mamie Chazelles en avait une peur bleue !
- Elle disait :
- « Ho, mon dieu, elles vont se mettre dans mes cheveux ! »

Les draps et autres édredons des lits étaient également retirés pour être lavés dans le lavoir en buanderie.

En bas, dans une annexe de la maison familiale de Virigneux, la buanderie. Il fallait descendre quelques marches pour y accéder. 

La cour et sa cave 

Elle donnait sur une cour de forme rectangulaire, en son milieu, un énorme cerisier. Il était là, fièrement dressé. Des cerisiers « burla ».
Crédit photo : R.Venet. Unposter

Sous la maison, la cave, il y avait bien une porte ; mais celle-ci était constamment ouverte. Aujourd’hui, je pense qu’elle était trop déformée pour être maintenue fermée.
Dans la petite cour, mes cousins et moi, nous y jouions quelques fois au ballon. Très souvent, le ballon disparaissait dans la cave noire et humide.

Nous avions tous, une peur bleue d’y descendre pour récupérer notre jouet. Il faut dire que cette cave n’était pas très accueillante. De l’extérieur, on pouvait y apercevoir des trucs, des choses bizarres, pendre accrocher aux poutres. De plus, contre le mur, on pouvait y voir des planches.

Petit , je m’étais imaginé qu’il s’agissait d’une tête de lit.

- « Comment pouvait-on installer un lit à la cave ? »

L’imagination d’un petit peu très vite l’emporter dans des endroits insolites.
En faite, les planches de bois étaient là, pour contenir et conserver les pommes de terre qui avaient été ramassées au jardin. Quant aux trucs étranges qui étaient accrochés aux poutres. Il s’agissait de peaux de lapin qui étaient là pour sécher.

Rappelez-vous, mon grand-père Louis était chapelier. Toute la région vivait et mangeait chapeaux. Le feutre était fabriqué grâce aux poils de lapin. Beaucoup de personnes, semble-t-il, vendaient ses peaux pour les tanneries de la région.

Nous voilà tous rassurés ?

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