Souvenirs de l' Unposter Pages 5
Souvenirs d’enfance
La rue vieille
![]() |
Photo de mariage de mes grands-parents paternel Venet |
Le domicile de mes parents était juste à côté de mamie Chazelles. Au 17 rue vieille, quelques enjambées suffisaient pour lui rendre visite ; mais aussi, les quelques courses que l’on pouvait faire au bas de la petite maison familiale de mes grands-parents. Il s’agissait d’une Coop, aujourd’hui, effacée, disparue !
Dans le petit appartement que monsieur Grange avait gentiment loué à mes parents était également installé un menuisier, son atelier était jusqu’à côté. Je me souviens très bien de ce monsieur, temps à autre, je lui rendais visite. Son atelier sentait une agréable odeur de bois coupé, qui encore est bien présente. Le stock de bois était entreposé dans la cour attenant l’atelier. Ils séchaient, attendant d’être transformés en meubles ou d’autres divers objets et variés.
L’appartement de mes parents était très modeste. Je me souviens, ma chambre était dans une alcôve juste à côté de la cuisine.
Lors d’un Noël, mes parents m’avaient offert un magnifique train électrique. Mon papa l’avait assemblé et fixé les rails sur planche d’agglomérés. Il m’avait construit tout un décor autour. Une montagne, un tunnel et un pont fabriqué de ses mains avec du papier décoratif et quelques figurines rendaient le tout très réel.
Mon papa travaillait à la verrerie de Veauche. Un soir, il était un peu tard. Je revois mes parents assis tous les deux autour de la table de la cuisine. Ils étaient inquiets, cela se voyait au silence qui régnait.
Sur la table, quelques billets et une poignée de monnaie étaient posés entre mes parents. Je ne peux m’empêcher de penser que les fins de mois étaient très compliquées. Mais, je n’en ai jamais ressenti un quelconque manque.
Jouant tout petit enfant dans cette petite cour, un jour, je fis une merveilleuse découverte. À quoi pouvais-je bien m’amuser ? Encore une fois, je ne pourrais vous le dire ! J’étais bien trop petit.
- Mais, pourquoi me souvenir de détails aussi précis de ma plus jeune enfance.
Cela n’a pas d’importance, ce qui m’importe, est que ces souvenirs soient partagés, pour que vive les souvenirs laissés par notre grand-mère.
Je vous disais donc qu’en jouant, j’avais fait une merveilleuse découverte ! Oui, je jouais. C’est alors, que Sheila la chienne de la famille arriva pour me lécher la main, comme pour me dire bonjour ! Puis, elle alla se cacher derrière les planches de bois du menuisier qui séchaient dans la cour.
Sans rien dire, je l’ai suivie, Sheila me regardait sans grognements.
La chienne de ma grand-mère venait me faire un cadeau, m’offrir un privilège rare.
Assister à la naissance de sa portée. Un à un les petits chiots naissaient. J’étais émerveillé. Imaginer, moi, petit enfant, seul avec Sheila assister à un tel évènement.
Le manchot
J’ai, au fil de mon récit, pleins de souvenirs me reviennent. Je veux vous en raconter un autre qui me tient particulièrement à cœur.
Comme je vous le disais, j’étais en train de passer mon temps à jouer dans la cour de monsieur Grange. Mon ballon de football s’était égaré et descendait la rue vieille. Je courais après lui, arrivant presque vers le coiffeur du quartier qui était dans l’angle de la rue ; juste quelques maisons avant, une porte d’une maison de ville était ouverte.
Cette porte donnait sur une cour intérieure, où un homme travaillait la terre de son jardin. J’aperçus brièvement ce monsieur, il tenait un râteau. Mais ce qui marqua vivement mon âme d’enfant, était que cet homme, d’un âge avancé, et de surcroît, il était manchot. Il lui manquait un de ses bras.
Cela me fit très peur, et je me suis empressé de récupérer mon ballon et de remonter la rue vieille à toute vitesse.
Plus tard, je ne serai dire combien de jours où de semaines, comme à mon habitude, j’étais toujours dans la cour.
Aujourd’hui, je pense que mes parents m’avaient interdit d’en sortir.
Dans rue Grange Maçon, je vis mon grand-père paternel. Entre lui et moi, un petit oiseau. Il me semble qu’il s’agissait d’un merle. Je vis courir mon grand-père l’attraper. Il est ensuite venu vers moi me montrant le petit oisillon qui c’était blotti dans ses mains calleuses.
Il me dit :
- « Il sera à toi. »
Sur ses entre faits, le monsieur manchot remontait la rue vieille pour venir à notre rencontre ! Que pouvait-il bien vouloir ! Cet homme me faisait peur !
Il dit à mon grand-père :
- « Attend un peu voir Louis, j’ai ce qu’il te faut ! »
L’homme redescendit la rue. Quelques minutes après, il réapparut avec une énorme cage à oiseau. Tenant cette gage immense à bout de bras en ma direction.
Il me dit :
- « Tiens gamin, c’est pour ton oiseau ! »
Mon grand-père et ce monsieur mirent l’oisillon en cage et m’aidant à porter la cage qui était presque aussi grande que moi, je pris la direction de la cour où j’avais l’habitude de jouer.
Je n’ai aujourd’hui, aucune idée de ce qu’est devenu cette cage, et encore moins de l’oisillon qui y était retenu.
Bien des années plus tard, trop d’années à mon goût, j’ai appris que cet homme manchot était le grand-père de ma grand-mère maternelle. Il était, paraît-il, un fin braconnier, très réputé et vendait ces prises aux bistrots et restaurants que Chazelles comptait.
Il avait perdu son bras, en se faisant prendre à son propre piège !
Le temps passa, ayant grandi, j’étais devenu un petit garçon âgé d’une dizaine d’années. Mes grands-parents avaient élu domicile non loin de la rue Grange Maçon, pour s’installer dans la rue vieille où nous étions mes parents et moi et mon frère. Ma grand-mère avait élu domicile dans mon ancien chez moi. Et, j’en profite pour remercier la famille Grange d’avoir logé ma famille.
Sommaire
- La maison du bonheur...
- Les jeux de cartes
- Capitale mondiale du chapeau
- La rue vieille
- Virigneux village de mon enfance
- Des champignons et les escargots
- La maison familiale de Virigneux
- Un jardin merveilleux et son pré
- Les caravanes
- La mer et ses activités
- Les mois de juillet à Virigneux
- Les cabanes
- Le soir venu, les histoires de Mamie Chazelles
- Le "Brozou" ?
- La casquette de Papi Louis
- Sur la route de Saint Martin Lestra
- Les grenouilles
- Les "belines"
- Dire aurevoirs aux brebis
- Le Méchoui
- Papi Louis nous aime
Commentaires
Enregistrer un commentaire