Souvenirs de l' Unposter Page 17

 Sur la route de Saint Martin Lestra 

Crédit photo : R.Venet
Moi et maman devant la bascule de Virigneux au carrefour, la route de St Martin Lestra 

Pour nous, les enfants, les jours, les semaines passaient sans ennuis. Nous courrions, de-ci de-là, à vaquer à nos occupations.

Nous recherchions un endroit tranquille pour nous retrouver, à l’abri des regards des adultes. Parcourant la campagne de Virigneux, tantôt sur la route de Haute Rivoire, de St Martin Lestra, où celle de Maringes et de Saint-Cyr les vignes.

Oui, vous l’aurez compris, le carrefour pouvait nous diriger vers ses quatre villages. Tout cela de la maison de mamie Chazelles. Souvenez-vous, la bâtisse de pisé se trouvait en bas du village, où l’on pouvait prendre toutes ses directions.

Nous avions prévu de prendre la décision d’aller sur la route de St Martin Lestra..
Nous voilà donc décidés !

La maison de la Pélagie 

Sur notre chemin, il y avait sur notre droite, non loin de la maison de Virigneux, une petite route qui descendait vers la maison de la Pélagie.

Souvent, nous nous y rendions. En faites, c’était plus une ruine qu’une maison. Ses murs étaient en piteux état, le pisé s’effaçait rongé par l’absence de ses habitants.
La toiture n’était plus, il restait bien quelques poutres qui avaient réussi l’exploit de tenir le temps. Mais rien ne subsiste aux temps passés.

La nature s’était invitée dans son cœur. Elle avait accepté les ronces et autres orties qui avaient élu domicile en ces lieux.
Mamie nous disait toujours de faire très attention aux vipères qui avaient certainement apprivoisé les murs dominés par les vents et le soleil brûlant des étés passés.

Cela nous était bien égal !
Nous visitions la maison de la Pélagie sans y prêter attention.

La visite terminée, nous reprenions notre chemin, insouciant. Nous y allions de bon cœur, rejoindre notre lieu gardé secrètement de nos parents.

La carrière 

L’itinéraire était un peu long pour nos jeunes jambes, il nous fallait rejoindre la forêt traversée par la route. Nous y étions. Nos vélos étaient soigneusement cachés à l’abri des regards.

Notre cabane était là, bien au bord d’une petite carrière qui se trouvait au bord de la route. Pour y accéder, rien de plus simple, il nous fallait monter sur les côtés de carrière.
Tout au tour, la jeune forêt était constituée de chênes. Mais aucun d’entre eux n’était assez fort pour nous accueillir. Nous avions cherché, croyez-moi ; si un chêne ou tout autre arbre avaient eu ses qualités, nous aurions élus domicile dedans.

Nous y jouions, parcourant les alentours, découvrant des fourmilières que nous empressions de gratter l’intérieur. Les fourmis irritées attaquaient le morceau de brindille de toutes parts.

La cabane était là, nous avions trouvé l’endroit remarquable, le lieu nous rappelait notre arbre. Le chêne dont on nous avait privés en lui retirant ses branches. On était installé en hauteur, on dominait, comme si nous étions encore dans le chêne.

Tout semblait être là pour nous faciliter la tâche. De jeunes chênes formaient les quatre angles. Il était plus aisé pour nous de trouver quelques branches mortes pour y construire les murs.

La chose paraissait simple et facile, mais la petite forêt de chêne était jeune. Il n’y avait que de jeunes arbres. Pourtant, croyez-moi, nous en avions fait le tour, mais rien ne convenait à notre projet.

« C’est alors, je ne sais plus comment, une idée nous est parvenue. »

Et, si on pouvait se procurer quelques outils, comme une scie, une hache et quelques clous, cela nous serait bien utile, bien plus pratique !

« Rappelez-vous, les outils de papi. »

Nous revoilà, enfourcher nos vélos et repartir en direction de la maison de Virigneux. Discrètement, nous observions les adultes.

Nous savions qu’il était interdit de toucher aux outils de notre grand-père.
Ils étaient là, bien à l’abri dans le confiturier de la buanderie, qui bien sûr était fermé à clé. Une clé énorme comme ils en existaient autrefois.

Nous savions tous où papi rangeait cette clé. Elle était simplement posée sur le haut du meuble.

Mais, oui, mais, il nous fallait faire très attention aux adultes qui, comme le lait sur le feu, nous surveillaient.

Mamie avait bien remarqué que quelque chose se préparait, elle était trop observatrice pour qu’on puisse la prendre en défaut.

Je me souviens, nous étions excités, nous rigolions d’avance de la bêtise que nous nous apprêtions de commettre.

Tout était prémédité, chacun d’entre nous avait un rôle. Certains surveillaient papi bien sûr ! Mais il ne fallait pas oublier mamie et notre oncle Dédé et sa femme Monique. Tout était soigneusement planifié !
Notre délit commis, nous courrions vite en direction du pré pour y cacher notre butin.

Une hache !

Il me semble bien que Phil ou son frère Fred était chargé du transport. En effet, l’en des deux avait un vélo avec un panier accroché au guidon. La hache, ou plutôt la petite hachette était ainsi, bien cachée sous un vêtement.

À vive allure, nous reprenions, comme des bandits la direction de la cabane.
Crédit photo : R.Venet
La cour et l'entrée de la buanderie de Virigneux 

Très heureux de notre méfait, nous fillions à vives allures sur nos vélos. Après une longue route sur le bitume de St Martin Lestra, nous nous empressions de cacher nos vélos dans les fourrés. Nous voilà tous à courir sur les hauteurs de la carrière à la recherche de arbres, nous nous activions sur les jeunes chênes.

« Je ne sais plus si c’était la hache qui ne coupait pas, ou si c’était nous, qui nous nous y prenions pas comme il le fallait. »

Ils nous étaient impossible d’abattre un arbre. Cependant, à force de persévérance, un jeune arbre tomba. Il fut aussitôt débité en morceaux pour faire les murs. Quelques branches bien feuillues étaient disposées de-ci de-là pour masquer les trous de nos murs.

« Nous étions tous satisfaits ! »

Les jours passaient, nous y étions tous les jours. Cela avait aiguisé l’attention de notre mamie Chazelles ! Elle ne savait pas vraiment ce que à quoi l’on pouvait jouer. 

Mais, mamie était très perspicace, très futée. L’air de rien, elle posait les bonnes questions à certains d’entre nous ! Elle savait très bien à qui poser tels où tels questions. Mamie nous connaissait par cœur. Et ce qui devait arriver arriva !

Notre grand-père c’était aperçu que des outils avaient disparu.
Crédit photo : R.Venet
Mon grand-père Papi Louis 

Il était comme on dit :

« Un lion en cage ! »

Marmonnant, jurant et disait :

« Il me manque des outils. »

Très vite, une inquisition, l’enquête fut menée ? Il n’a fallu pas longtemps pour deviner qui avait bien pu subtilisé, commettre ces méfaits.

« Les coupables étaient démasqués ! »

Dans mes souvenirs d’enfants, nous avions passé un très mauvais quart d’heure.
Les explications s’enchaînaient :

« Pour quoi faire ? »
« Mais où est donc cette cabane ? »

Nous étions, mes cousins et moi, perdus. Aucune explication ne pouvait satisfaire nos parents.

Mamie, elle seule savait, elle comprenait, c’était notre confidente. Nous aimions nos parents, et nous les aimons toujours.
Mais mamie Chazelles c’était différent.
Plus tard, nos parents se rendirent à la cabane. Ils étaient estomaqués en se rendant sur les lieux du crime.

« Mais ce n’est pas possible ! »
«Vous êtes inconscients ! »
« Allez faire une cabane à cet endroit, vous vous rendez compte ! »

Le sermon semblait ne pas s’arrêter.

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