Souvenirs de l' Unposter Page 13
Les cabanes
Nous adorions par-dessus tout faire des cabanes. Tout un univers venait nourrir notre imagination débordante. Surtout que mamie nous berçait d’histoires toutes les plus belles les unes des autres.
Un jour, nous avions décidé de prendre la route de Haute Rivoire. Non loin de la maison de Virigneux, cette route se séparait en deux ; c’est alors qu’à quelques encablures, un chêne énorme se dressait au bord de cette étroite route de campagne.
Il ne fallut pas longtemps pour nous y rendre en marchant à vive allure. Il était là, au bord de la petite route, ses premières branches facilement accessibles nous tendaient les bras, comme une invitation !
Mes cousins et moi acceptions cette main tendue. Babas, Phil, Fred et moi étions déjà à la cime du chêne.
Le vent d’été berçait doucement ses branches épaisses, tout en haut, très haut ; la cime prenait une amplitude importante quand les rafales de vent se manifestaient un peu plus. Ses feuilles magiques s’aimaient tout autour de nous ; il était tellement dense qu’une fois à l’intérieur, personne ne pouvait nous voir.
Chacun d’entre nous avait trouvé sa place. Bien assis, ou parfois sautant de branche en branche comme l’aurai fait un écureuil, nous étions les rois du monde. Rien ne pouvait nous arriver.
Babas avait même trouvé les toilettes dans notre chêne, notre château ! Il avait pris lieu bien au milieu du chêne. Et, de temps à autre, il lui arrivait d’avoir une envie pressante.
Pourquoi redescendre de notre chêne ? Se tenant d’une main à une solide branche, Babas ne se posait pas la question, il urinait à même le chêne.
« Qu’es qu’on pouvait rigoler ! »
Les journées passaient très vite, si bien que l’on s’empressait d’y retourner tous les jours suivants.
Lorsque des promeneurs passaient au pied de notre chêne, nous faisions aucun bruit. C’était un silence absolu. Nous ne voulions pas que qui que ce soit découvre notre trésor.
Puis, un jour passa une voiture. Que pouvait-elle bien faire sur notre route, et de plus, passer tout près de notre chêne ?
Babas pris des glands et disait :
« On va les bombarder ! »
Ni une ni deux, nous avions tous des glands dans les mains et nous les avons, d’un seul homme, jeté sur la voiture qui passait sans rien demander.
La voiture, bien sûr, son conducteur s’arrêtait. Un homme sortit la tête par la portière et sans rien dire repris son chemin.
Nous étions tous là, à rigoler de notre bêtise !
Le lendemain, comme à notre habitude, nous prenions sans tarder la direction de Haute Rivoire, rejoindre notre chêne. Notre arbre n’était plus ! Comment cela était-il possible ! Une personne avait retiré, taillé toutes les branches du bas du chêne. Il ne restait plus que sa tête.
« Nous étions tous abattus ! »
Je soupçonne le monsieur qui s’était pris quelques glands sur le toit de sa voiture d’avoir, par réprimandes, élagué notre chêne.
Sommaire
- La maison du bonheur...
- Les jeux de cartes
- Capitale mondiale du chapeau
- La rue vieille
- Virigneux village de mon enfance
- Des champignons et les escargots
- La maison familiale de Virigneux
- Un jardin merveilleux et son pré
- Les caravanes
- La mer et ses activités
- Les mois de juillet à Virigneux
- Les cabanes
- Le soir venu, les histoires de Mamie Chazelles
- Le "Brozou" ?
- La casquette de Papi Louis
- Sur la route de Saint Martin Lestra
- Les grenouilles
- Les "belines"
- Dire aurevoirs aux brebis
- Le Méchoui
- Papi Louis nous aime
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